Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau, 1922
Le premier film de vampire : Nosferatu (1922)
Réalisé par F.W. Murnau en 1922, Nosferatu est une œuvre clé dans l'histoire du cinéma, marquant un tournant dans la représentation du vampire. Adapté librement du roman Dracula de Bram Stoker, ce film a façonné l'image du vampire moderne, avec le personnage du comte Orlok devenant un canon monstrueux qui influence encore aujourd'hui la culture populaire.
Une réinterprétation du vampire à travers l'expressionnisme
Nosferatu est un film expressionniste, utilisant la lumière et l'ombre pour créer une ambiance de terreur. Le comte Orlok, interprété par Max Schreck, est une créature déformée et démoniaque, loin de l'image séduisante du vampire classique. Cette représentation a radicalement modifié la perception du vampire, le présentant comme une menace plutôt qu'une figure charismatique. Orlok incarne une peur primitive, avec sa silhouette étrange et ses traits inquiétants, contraste marqué avec le Dracula de Stoker, à la fois mystérieux et attirant.
Le canon du vampire grotesque et monstrueux
L'apparence d'Orlok, avec son visage émacié, ses grandes oreilles pointues et ses crocs saillants, a durablement influencé le cinéma et la culture populaire. Cette vision d'un vampire défiguré et tordu a introduit un nouveau type de terreur. Orlok n'est pas simplement un prédateur, il symbolise la mort, la dégradation et l'inconnu. Cette approche a inspiré des films ultérieurs, en particulier ceux de la Hammer Film Productions, qui mêlaient séduction et monstruosité, tout en s'inspirant de l'esthétique de Nosferatu.
Une influence durable sur la culture populaire
Au-delà du cinéma, Nosferatu a marqué la culture populaire en introduisant des motifs qui deviendront récurrents dans les films de vampires, comme l'isolement de la créature, le contrôle qu'elle exerce sur ses victimes et l'idée de la propagation du mal. Ces éléments sont désormais au cœur de la mythologie du vampire, et Orlok a traversé les décennies pour devenir une icône réinterprétée dans diverses œuvres, des séries télévisées aux jeux vidéo. Plusieurs réadaptations ont été faites de ce film, comme celle de 1979 par le réalisateur allemand Werner Herzog, ou encore plus récemment, celle de 2024, par Roger Eggers.
Nosferatu a redéfini l'image du vampire, le transformant en une figure à la fois monstrueuse et iconique. Loin de l'image séduisante du vampire aristocratique, Orlok représente une terreur primitive et un désir interdit, des éléments qui forgeront l'image du vampire dans la culture moderne. Ce film a posé les bases de la vision contemporaine du vampire, entre horreur, immortalité et fascination.
Les procès et la légende de Nosferatu
L'impact de Nosferatu a été renforcé par une histoire légale marquante : la société détenant les droits de Dracula a poursuivi Murnau pour violation de copyright, ce qui a conduit au retrait du film et à la destruction de nombreuses copies. Pourtant, des versions piratées ont survécu, et Nosferatu est devenu une œuvre culte, alimentée par l'idée de son interdiction et par son association avec l'interdit, un thème récurrent dans les films de vampires suivants.
Sources
Trailer Nosferatu, 1922 : https://youtu.be/ZxlJxDr26mM?si=4IIbjmt2i8K0tet8
Trailer Nosferatu, Fantôme de la Nuit, 1979 : https://youtu.be/S1Rachk7ipI?si=W9sU4k3b2pSbVfJc
Trailer Nosferatu, 2024 : https://youtu.be/qd9d5MPmWs8?si=FxJBLZepPNUcFoST